Plantes condimentaires à usage médicinals à trvers les enquètes ethnobotaniques réalisées en Tunisie
Chaieb I.
I-Introduction:
Les plantes condimentaires et aromatiques réjouissent d'une grande notoriété dans les recettes de médecine traditionnelle. Ce sont des espèces relativement disponibles, qui existent dans tous les marchés (anciens ou modernes), ce sont des espèces faciles à conserver puisque l'organe utilisé comme condiment ou utilisé pour des fins thérapeutiques, est un organe souvent séché (graines, feuilles, pétales, écorces secs). Ces espèces contiennent diverses substances actives, à partir des quelles on extraits plusieurs essences utilisées non seulement en médecine traditionnelle, mais aussi dans l'industrie pharmaceutique, cosmétique ou en technologie alimentaire.
L'activité médicale des constituants de ces plantes ne s'arrête pas l'usage traditionnel, celles ci ont tellement de vertus thérapeutiques scientifiquement prouvées, qu'on a fait une branche à part dans la phytothérapie moderne. C'est la discipline de l'aromathérapie, c'est une thérapie qui se base sur l'utilisation des essences de plantes, leurs huiles essentielles et leurs substances aromatiques. Dans notre étude nous allons discuter l'usage médicinal des plantes condimentaires dans la littérature ethnobotanique en Tunisie.
II-plantes condimentaires:
ListeIl faut tous d'abord différencier entre le terme aromate qui signifie toute substance parfumante, d'origine végétale utilisée en parfumerie, cuisine ou médecine, et le terme condiment qui désigne une substance que l'on ajoute aux aliments pour en relever la saveur, le condiment peut être d'une origine non végétale (le sel par exemple).
Dans notre étude nous allons nous intéresser aux condiments d'origine végétale, ayants des applications médicinales.
On a répertorier 24 plantes condimentaire décrite comme médicinales dans les études ethnobotaniques traitées. On en a principalement 2 familles dominantes : la famille des Labiées qui représente le quart du nombre d'espèces condimentaires médicinales et la famille des Ombellifères qui se trouve resetée dans les même proportions.
III- usage médicinal des plantes condimentaires
Les plantes condimentaires sont très prisées par la médecine traditionnelle, non seulement en terme de nombre d'espèces, mais aussi de point de vue utilisation de chaque espèce. Chacune est employée pour le traitement d'une large gamme de maladies. Cela est dû sans doute a leur richesse et à l'intensité de leurs arômes. D'après les enquêtes ethnobotaniques traitées, chaque plante soigne en moyenne une douzaine de maladies différentes, ce qui est très appréciable.
Ce qu'on peut retenir concernant les plantes condimentaires c'est quelles sont employées en grande partie dans le traitement des deux appareils urogénital et digestif. Presque toutes les espèces soignent au moins l'une des pathologies des ces deux appareils.
Ce qui est notable aussi pour ces plantes c'est qu'une bonne proportion est utilisée pour soigner une maladie chronique peut traitée en générale, c'est le rhumatisme. Les fruits du carvi, de coriandre, de la nigelle et du piment; l'huile extraite et la drupe du laurier sauce, les boutons florales du giroflier, les feuilles de la menthe, du romarin, du câprier et de la myrte seraient tous utiles pour soigner cette maladie.
Grâces à leurs arômes intenses et à leurs huiles essentielles volatiles, les plantes condimentaires ont un grand usage dans le traitement de l'impuissance sexuelle (chez l'homme en générale).
Le tiers des espèces condimentaires sont réputées aphrodisiaques: le bulbe d'ail, les fruits du câprier, de carvi, du cumin, les feuilles de persil, du basilic, de romarin et de thym. Notons qu'il y a des espèces connues comme anaphrodisiaques comme la marjolaine et le coriandre.
Signalons aussi que plus du tiers des espèces condimentaires interviennent dans le déroulement du cycle mensuel de la femme: la nigelle, le fenouil, le cumin, le thym, le romarin sont des espèces emménagogues. Alors que le faux safran, la menthe, la marjolaine et la verveine sont des espèces qui diminuent les douleurs des règles. ce qui paraît intéressant chez la famille des Labiées, c'est que la quasi totalité des espèces sont employées dans les affections, de l'appareil digestif. Les gastralgies sont traitées à la fois par la menthe, la menthe pouliot, la marjolaine, le romarin, et le thym. La menthe pouliot et le thym soigne en plus l'aérophagie. le thym seule est vermifuge, la menthe combat les maux de ventre, la constipation et l'indigestion, la menthe pouliot peut stopper les diarrhées.
Les Labiées semblent aussi avoir une action sur la toux, 4 espèces des 6 Labiées étudiées peuvent en être le remède: la menthe pouliot, la marjolaine, les romarin et le thym.
Le point commun qui relie les différentes espèces des Ombèllifères, c'est que l'ensemble des espèces médicinales traitées ont une action sur l'appareil urinaire, en effet l'aneth, le coriandre, le cumin, le fenouil, et le persil ont tous des propriétés diurétiques, il sont utilisées surtout pour dissoudre les calculs rénaux. Signalons que le carvi quant à lui est utilisé pour stopper les fuites urinaires chez les enfants.
Les Ombellifères semblent aussi agir sur les secrétions, du lait chez les femmes. L'aneth, le carvi le fenouil sont des plantes galactogènes, alors que le persil peut arrêter les montés laiteuses.
L'organe utilisé en médecine traditionnelle représente généralement les feuilles ou les tiges feuillées chez la famille des labiées, et les graines chez la familles des Ombéllifères.
En ce qui concerne l'opération de la préparation des plantes condimentaires, on remarque qu'a coté des préparations classiques (décoction, infusion…) on a certaines opérations pharmaceutiques rarement employées pour d'autres types de plantes, on note par exemple l'inhalation de la fumé de certaines plantes après qu'on les brûle (comme c'est le cas pour la myrte ou le romarin). L'inhalation peut aussi se faire d'une autre façon : en préparent des cigarettes à base de feuille sèches, c'est le cas de traitement de l'asthme par des cigarettes de menthe ou le traitement de la toux par des cigarettes de romarin.
IV- Bibliographie